La pédagogie à l’épreuve du mickey

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Dans la longue série des choses hilarantes que j’ai dit avant d’avoir des enfants je me souviens de celle-ci : “alors moi les nains qui passent leur vie l’avant bras vissé dans leurs narines je ne comprends pas, ils font quoi les parents ? Encore des conneries d’écolo qui vont nous dire que c’est sain, que ça leur fait le système immunitaire !”
Depuis je suis devenue écolo, mais ça n’est pas le sujet.
Avec l’ado, nous n’avons jamais eu de soucis, il boulottait absolument tout ce qui était à sa portée, mais plutôt de nature manufacturée et préférablement couvert de gras ou de sucre. En termes de savoir-vivre gastronomique, ses pires incartades se résumaient à réclamer une 5ème part de gâteau chez les hôtes bienveillants tout en sifflant la fin des jus de fruits une fois les autres enfants évaporés dans la chambre le laissant enfin seul avec l’objet de son affection.
Avec le petit, le moins qu’on puisse dire c’est que nous ne sommes pas logés à la même enseigne. Depuis la moyenne section, cet enfant voue un culte absolument sans faille à son nez et, plus précisément, à la production qu’il peut en retirer.
Celle-ci semble faire l’objet de tout un tas d’activités de différentes nature du ludique en passant par le décoratif jusqu’à, bien sûr la consommation.
Nous avons bien sûr, son père et moi, absolument tout tenté pour lui faire accepter qu’il s’agit d’une pratique révoltante pour la vue et pour la digestion paisible de ceux qui l’entourent. Il n’en a comme qui dirait rien à foutre.

Dés l’instant où vous le posez sur un canapé pour regarder un dessin animé ou sur un lit pour pioncer, son index semble comme aimanté vers ses narines et c’est parti pour le curetage olympique. Ensuite vous avez la joie de retrouver les restes collés sous les différents meubles cités ci-dessus ou bien directement sur les murs (ce qui est bien moins commode à gratter, oui je sais beurk).
Qui plus est l’enfant de 5 ans débute sa carrière de gros mytho (qui atteindra son apogée lors de la remise du bulletin de seconde la veille de la fête de Lou, mais c’est une autre histoire). Comme il sait que c’est de notoriété publique dégueulasse, il nie ou tente d’échapper à l’espionnage parental.
Exemple sur le canapé devant la 457ème diffusion de Cars 2 : “Mais enfin qu’est-ce que tu fais encore là ? “Rien, je te dis pas”, pour votre information, chez nous “je te dis pas” est la tentative ultime de non-réponse pour les crottes de nez, les trucs dont on ne se souvient pas ou les questions démarrant par “Qui ?”.
Autre exemple dans la chambre le soir après histoire et bisou, là où normalement on doit rester une éternité chez nous en ce moment nous nous faisons chasser à coup de “Bon maintenant laisse moi tranquille”, ce à quoi l’un ou l’autre répondons “Ah tu veux te crotter le nez c’est ça ?”
“Je te dis pas”, CQFD.

S’il décide toutefois de s’adonner à son hobby en notre présence (ou de celle d’invités, honte), la scène se déroule invariablement de la même façon : il tonne d’abord un « ne me regardez pas » à titre préventif, puis se couvre la main du plaid du canapé et entreprend sa quête, pensant naïvement que le bout de plaid qui s’agite sous son nez nous mystifiera suffisamment. Au cas où, il ajoute tout de même un « je ne fais rien hein ! » un peu menaçant.

Mortifiés nous découvrons aujourd’hui que le pire ennemi de la pédagogie, celui contre lequel toutes nos tentatives de dialogue, d’échange, de bienveillance (de cris stridents “tu veux mon doiiiiiiiiiigt ?”) s’écrasent comme des mouches sur un pare-brise, est le bon vieux mickey…

 

8 réflexions sur “La pédagogie à l’épreuve du mickey

  1. Je ne peux pas croire ce que tu dis de cet enfant délicieux. Il sera explorateur et tu seras bien punie.
    (Nous, une bonne fois pour toutes, concernant l’hygiène des mains/ongles/nez, on a utilisé la méthode forte: le visionnage d’images de microbes, bacilles et autres saletés antipathiques au microscope sur internet. Passé la semaine de cauchemards, ça roule, la consommation de savon pour les mains a augmenté de 200%.)

    • Et pourtant tout est vrai… J’envisage le dessin animé « il était une fois la vie » comme mon sauveur. Le pomme d’api spécial « pourquoi faut-il se laver les dents » avec les images de bactéries pissant sur les restes alimentaires ayant très bien fonctionné 🙂

  2. A 2 ans 1/2 ça marche aussi le Pomme d’Api ou La vie la vie la vie (ouiiiii voiciiiiiiiiii la vieeeeeeeeeeeeeeeeeeee) ??
    Je sais pas je vais tenter, parce que le notre, pareil quoi, il passe sa vie les doigts dans le nez !!
    Par contre il mange pas (encore, pititéééééééé) mais « maman, serviette, caca nez » (…)
    Serait-ce un truc de garçon l’exploration nasale? Ma fille ne m’a jamais fait ça, ou du moins, pas si souvent !!!!! (menons l’enquête)

    • Je ne sais pas je n’ai que des garçons… Cela dit j’ai un ami pourvu de différentes filles très intéressées également par la chose. Quand ils regardent ensemble un dessin animé c’est ragoutant… La brochette

  3. Mais oui! Je vais faire regarder Il Était Une Fois La Vie au petit dernier, ça avait assez fonctionné sur le grand. (Et je vais coller leur père devant aussi tiens. Lui son « excuse » c’est « mais ça me gratte!! »)

  4. Avant d’empêcher ce petit de s’adonner à son activité favorite, je tiens à souligner que manger ses crottes de nez, c’est bon pour la santé (CF l’étude très sérieux de Scott Napper, un professeur agrégé en biochimie à l’Université de la Saskatchewan au Canada). Et puis aussi, avant de critiquer, j’aurais aussi envie de te dire : T’as goûté ?

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